La ferme du pont

Certains villageois l'appellent encore la ferme du pont, d'autres la ferme du canal. Ces bâtiments du domaine de la Sensée, à droite, sitôt franchi le pont vers Bapaume, couvrent plus d'un hectare. Ils sont organisés au carré, comme toutes les propriétés flamandes, elles-mêmes inspirées du modèle de la villa gallo-romaine. Au centre de la cour intérieure, à la place de la piscine, trône le mont de fumier, naguère symbole de richesse. La façade alignait deux habitations encadrant le logis principal, vaste demeure égayée par dix-neuf vues et un balcon. L'une abritait le chef de culture, l'autre le responsable de la tricoterie et sa famille. Un premier côté est réservé au chenil et à la bergerie, et son vis-à-vis à l'étable et à l'écurie. Au fond, les hangars et les garages. La famille Couppé dirigeait aussi la raffinerie de sucre locale. La guerre leur prit leur métier.

Le calvaire

Le calvaire communal est construit à la sortie du village, en retrait de la départementale D956 qui mène à Douai. Complètement isolé, il était protégé par quatre grands arbres.

 D'après les registres municipaux, un premier calvaire antérieur à 1862 se trouvait à cet emplacement mais il fut détruit durant la première guerre mondiale. Le calvaire actuel, datant de 1930, a été construit grâce aux dommages de guerre. Il représente de manière réaliste la souffrance du Christ. Les processions du Saint Sacrement s'y rendaient autrefois.

La chapelle Saint-Roch

La chapelle Saint-Roch aurait été construite par un particulier, Monsieur, Moussy qui en aurait ensuite fait don à la commune en 1848. On situe sa construction entre 1829 et 1848. Elle fut détruite pendant la Première Guerre mondiale et reconstruite, grâce aux dommages de guerre accordés à la commune, par l'entreprise douaisienne Albert Lemire sur les plans de l'architecte Albert Desprez. Cette reconstruction, effectuée en 1930, se distingue surtout par le magnifique décor de la façade.

Autrefois, le 15 août, la procession de l'Assomption partait de l'église et allait jusqu'à cette chapelle ; en chemin, elle s'arrêtait au reposoir installé chez Aloi ou chez Désiré Bégot rue de Bapaume. Elle s'est ainsi déroulée jusqu'en 1948.

Il y avait trois statues dont deux de Saint-Roch installées sur le tabernacle de la chapelle. Une de Saint-Roch a été donnée par Marie Lucas, épouse Branque, pour la guérison de son fils Désiré qui claudiquait.

L'église

Férin connut deux églises. La première se situait perpendiculairement à l'actuelle, plus petite, avec un toit en paille et en chaume. Elle fut détruite, à cause d'un incendie disait-on. Elle était de style roman, à trois nefs séparées de huit colonnes, ronde en pierres de Soignies, avec un choeur à pans coupés et entourée d'un cimetière déplacé lors de la nouvelle construction en 1862. On peut d'ailleurs lire, sur un compte rendu de Conseil municipal, que pour financer ce transfert, il fallut procéder à la vente d'arbres "au calvaire sur la rampe du pont" et "dans la rue du marais".

La propriété à côté de l'église étant une ancienne abbaye, il fallût, pour le projet de construction en 1854, organiser un certain nombre de démarches. Pendant toute la durée des négociations initiées par Ghislain Duconseil, maire de l'époque, les paroissiens férinois furent privés de lieu de culte. C'est vers 1856 que les premiers travaux débutèrent par la démolition de l'ancienne église dont chaque pierre, chaque brique, fut soigneusement récupérée et réutilisée pour la construction du nouvel édifice. En outre, pour compléter le financement des travaux, il fallut procéder à la vente d'environ trois hectares de terres.

A l'intérieur de l'église actuelle, entre autres, le maître autel, avec un tabernacle du XVIIIème siècle en bois, autrefois peint en blanc et or avec glaces, récemment repeint en blanc, d'une hauteur de deux mètres et large de trois mètres cinquante provient du couvent des chartreux de Douai. Pendant la révolution, le couvent fut transformé en cartoucherie et magasin d'artillerie. La maître autel fut racheté par un marchand de vins puis déposé à Férin en 1811. Les vitraux furent donnés par des familles férinoises et récemment rénovés. Dans la nef nord, le vitrail représentant Saint Henri fut offert en 1923 par Henri Couppé. Ceux de la nef sud, représentant Saint Louis rendant la justice, furent offerts la même année par Madame la veuve de Goerges Couppé à la mémoire de son époux. Pendant la Première Guerre mondiale, l'église servit d'hôpital à l'armée allemande.On y ramenait les blessés pour les soigner tandis que les morts étaient enterrés dans le cimetière allemand, rue Montet.

La première cloche, Marie Catherine Goergette, datée de 1817 et fondue par les allemands fut remplacée par Louise Augustine Henriette Goergette depuis le 2 juillet 1922. Elle connaîtra, en 2004, un autre "son de cloche".

Le cimetière allemand

Reposent au cimetière allemand 2 119 soldats allemands tombés pendant la Première Guerre mondiale, 5 Autrichiens et 17 prisonniers russes. 18 tombes sont restées anonymes, 11 tombes de confession juive ont reçu une stèle en pierre naturelle au lieu de la croix en métal noir.

Le cimetière de soldats allemands a été créé en avril 1917 et il servit jusqu'à mars 1918. Les troupes allemandes ont évacué le secteur en octobre de la même année.

Après la guerre, les autorités militaires françaises l'ont agrandi.

Les spécificités culinaires

Les spécificités culinaires ont directement inspirées du passé de Férin. Son fameux chaudron reçoit dorénavant les secrets de cuisine des villageois. Des recettes de fricassées et ragoûts, ou encore celle des légendaires patacons, des pommes de terre  la cloche (voir aussi l'histoire de la pomme de terre à Erchin) ou encore des haricots au lait, utilisant des ingrédients parfois perdus de vue, comme l'isope qui ajoute un léger parfum anisé, ou la surelle dérivée de l'oseille et d'autres... Tous ces plats sont encore meilleurs quand on a le bonheur de pouvoir les déguster en retirance ou en rassacure.